Création monétaire et son contrôle par les autorités monétaires

La création monétaire

La création monétaire


Section 1 : La création monétaireA – Acteurs et modalités de création monétaire :La création monétaire consiste à accroître la quantité de monnaie détenue par les agents non financiers résidents (ANFR).Pour qu’il y ait création monétaire (ou distruction), l’opération doit nécessairement faire intervenir d’un côté un agent non financier résident et d’autre côté, un intermédiaire financier.Ainsi, seul trois catégories d’agents ont le pouvoir de création monétaire : les banques, la banque centrale et le trésor public.


1 – La création monétaire par les banques :

Les établissements de crédits créent de la monnaie à chaque fois qu’ils acquièrent trois types de créances.
les banques
Créances sur l’économie (entreprises, ménages) se sont des ANFR
Créances sur le trésor (crédits à l’Etat).
Créance sur l’Etranger (achats de devises)

a – Les créances sur l’économie :

Lorsqu’une banque accorde à un ANFR un crédit, elle met à la disposition de ce dernier un pouvoir d’achat additionnel, créant de ce fait, de la monnaie scripturale. En effet l’opération donne lieu à un double enregistrement au niveau du bilan de la banque :
-         A l’actif matérialisant sa créance sur l’emprunteur.
-         Au passif, puisque en contrepartie du crédit, la banque alimente sous forme de dépôts à vue sur le compte de son client.
A l’échéance, lorsque le crédit sera totalement rembourser il y aura distruction monétaire d’un montant équivalent.
t0 à la banque accorde un crédit au client X de 100.000 DH
Actif
Bilan de la banque
Passif
Créance sur X = +100.000
Compte du client X = +100.000
tn à Remboursement de la dette
Actif
Bilan de la banque
Passif
Créance sur X = -100.000
Compte du client X = -100.000
Au niveau global de l’ensemble de l’économie, si durant une période déterminée, la somme des remboursements est inférieure à la somme des nouveaux crédits il y a création monétaire et inversement.
Les financements à l’origine de la création monétaire peuvent prendre d’autres formes :
-         Utilisations des découverts bancaires (il y a création monétaire que par le montant utilisé).
-         Escompte ou mobilisation d’un effet de commerce.
-         Achat par la banque d’un actif réel ou financier.
N.B : Contrairement à une idée fausse, ce sont les crédits qui font les dépôts et non l’inverse.
L’idée fausse :
1.      Création de la monnaie par la banque centrale sous forme de billets de banque ;
2.      Dépôt de ces billets de banque par les ANFR auprès des banques ;
3.      Ce qui permet aux banques de distribuer des crédits à partir de ces dépôts.
La réalité :
1.      Distribution des crédits aux ANFR par les banques ;
2.      Accroissement des dépôts à vue détenus par les ANFR ;
3.      Une partie de ces dépôts à vue donne lieu à des retraits sous forme de billets de banque.

b – les créances sur le trésor public :

Le trésor est le caissier de l’Etat qui assure la gestion quotidienne de ses dépenses et de ses recettes, il est aussi lui-même un agent financier qui dispose à l’instar des autres banques d’un compte auprès de la banque centrale.
Il peut être confronté à deux types de problèmes de trésorerie :
-         Il doit faire face à des besoins de trésorerie momentanés découlant de l’absence de synchronisation entre ses recettes et ses dépenses.
-         Il doit aussi assurer le financement éventuel d’un déficit budgétaire annuel (besoins structurels).
Pour couvrir ces besoins de financement, le trésor peut émettre des titres de dettes qui sont souscrit (acheter) soit par les ANFR soit par les banques.
Si ces titres sont acquis par des ANFR, cela ne donne pas lieu à création monétaire (car il faut utiliser des dépôts à vue existant avant).
Si par contre ces titres sont acquis par les banques, c’est l’équivalent d’un crédit que ces derniers accordent au profit du trésor public qui va notamment utilisé cette monnaie pour effectuer des paiements aux ANFR qui sont eux même clients des banques. Ces paiements se traduisant alors par une augmentation des dépôts à vue, et donc de la monnaie scripturale détenue par les ANFR.
De façon inverse lorsque le trésor public rembourse aux banques ses dettes il y a distruction monétaire.

c – Les créances sur l’Etranger :

Sachant que la monnaie est constituée par l’ensemble des moyens de paiement en monnaie national détenue par les ANFR, on comprend qu’une banque crée de la monnaie à chaque fois qu’elle transforme les devises détenues par ces clients en monnaie national.
Dans le cas inverse, lorsqu’un ANFR demande des devises à sa banque il y a distruction de monnaie.
§ Rente de Dollars par un exportateur à la banque pour un montant de 10.000 $ à 1 $ = 10 DH
Actif
Passif
Dollars +10.000
Compte de l’Xr +100.000
§ Achat d’Euros par un importateur (Mr) peur 20.000 € à 1 € = 11 DH
Actif
Passif
Euros -20.000
Compte de l’Mr -220.000

2 – Création monétaire par la banque centrale :

La banque centrale crée de la monnaie sous forme fiduciaire puisqu’elle a le monopole de l’émission des billets de banque et sous forme scripturale (car toutes les banques ont un compte auprès de la banque centrale).
Comme pour les banques cette monnaie est créée à chaque fois qu’un moyen de paiement apparaît en contrepartie d’une créance inscrite à son actif (la banque centrale).
L’ensemble de la monnaie créée par la banque centrale est appelé M.B.C (Monnaie Banque Centrale) ou monnaie centrale. Elle est ainsi composée des billets en circulation et des avoirs détenus par les banques sur les comptes de la banque centrale.
La monnaie centrale est aussi appelée Liquidité bancaire.
De la même manière que les ANFR ont des comptes bancaires, les banques ont aussi des comptes auprès de la banque centrale (réserve bancaire, pour faire face à des paiements de dettes) qui leur permet d’effectuer leur règlement réciproque en monnaie banque centrale.
Une partie de ces réserves est rendue obligatoire par la législation en vigueur et permet à la banque centrale de contrôler le pouvoir de création monétaire par les banques.
La banque centrale crée de la monnaie à l’occasion de trois types d’opérations :
-         Elle peut créer de la monnaie qu profit du trésor public soit en lui accordant des avances soit en lui achetant des titres publics (émis par le trésor).
-         Elle peut également créer de la monnaie en échange de devise qui lui soit cédé par les banques.
-         Elle crée en fin de la monnaie pour satisfaire les besoins de trésorerie de banque, soit en leur accordant des crédits soit en leur achetant une partie de leur portefeuilles de titre selon des procédures spécifiques.
Ainsi de même que les banques créent de la monnaie (monnaie de banque) en finançant les ANFR, la banque centrale crée à son tour de la monnaie (MBC) en refinançant les banques (fonction de préteur en dernier ressort).
N.B : Si la banque centrale crée de la monnaie centrale, les opérations de création de monnaie centrale se déroule entre agents financiers (les banques et la banque centrale) elle ne donne donc pas lieu à une augmentation de la masse monétaire.

3 – Création de monnaie par le trésor public :

Si le trésor peut être considérer comme un ANFR empruntant des ressources pour financer ses besoins de trésorerie, il peut aussi dans une certaine mesure être considéré comme une banque. D’ailleurs à l’instar des banques, il dispose lui-même d’un compte auprès de la banque centrale. Il gère aussi des comptes, c’est le cas notamment des Comptes Chèques Postaux (CCP) gérés par la poste à son profit.
Du fait de cette gestion des dépôts à vue, il a donc en théorie le pouvoir de création monétaire même si à l’inverse des banques il ne peut accorder des crédits. En revanche, il peut créer de la monnaie selon une modalité différente : à chaque fois que le trésor règle un créancier de l’Etat (fournisseur ou créancier), disposant d’un CCP, il le paie par un simple jeu d’écriture en créditant le compte de ce créancier chez lui. Il y a alors création de monnaie scripturale trésor public, sans distruction d’une autre forme de monnaie et donc il y a augmentation de quantité de monnaie détenue par les ANFR. A l’inverse, à chaque fois qu’un ANFR titulaire d’un CCP effectue un paiement au profit du trésor (ex : impôt) il y a distruction de monnaie scripturale trésor public et baisse de la quantité détenue par les ANFR.
La création monétaire du trésor public comme celle de la banque centrale reste cependant assez faible puisque les deux acteurs ensembles contribuent à peine pour 10% de la création monétaire contre 90% pour les banques.

B – Les limites à la création monétaire par les banques :

Cinq principales limites au pouvoir de création monétaire par les banques :
-         Niveau de la demande de crédit par les ANFR, lui-même fonction de la conjoncture économique.
-         Importance des risques encourus par les banques et la rigueur de règles prudentielles.
-         Besoins en MBC qui dépendent du coefficient de ‘‘Fuites’’ en MBC subies par chèques bancaires.
-         Niveau du coefficient des réserves obligatoires que la banque doit déposer auprès de la banque centrale en MBC.
-         Interventions de la banque centrale pour réduire le pouvoir de création monétaire par les banques :
-         Directes : encadrement des crédits ;

-         Indirectes : la manipulation des taux d’intérêt.



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